En quittant le quartier des Carmes via la rue du 139ème RI, vous longez les bâtiments de la médiathèque communautaire et des archives départementales. Arrivés au carrefour giratoire, vous tournez sur votre gauche en vous engageant dans la rue Paul Doumer.

 

UNE GRANDE PARTIE DES INFORMATIONS PUBLIÉES DANS CES LIGNES SONT EXTRAITES DU PASSIONNANT OUVRAGE DE L’HISTORIENNE ET UNIVERSITAIRE CLAUDE GRIMMER « HISTOIRE DES RUES D’AURILLAC » PUBLIÉ EN 2002 AUX ÉDITIONS « DE BORÉE ».

MAISON DE NAISSANCE DE PAUL DOUMER

Après avoir parcouru une centaine de mètres, vous découvrez dans une courbe, à votre droite la rivière Jordanne et sur votre gauche une bâtisse dotée d’un long balcon. Il s’agit de la maison de naissance de Joseph Athanase Doumer dit Paul Doumer. Fils d’un employé du chemin de fer, ce personnage célèbre naît à Aurillac le 22 mars 1857 et restera fidèle à sa ville natale tout au long de son parcours politique. Député, Ministre des finances puis Gouverneur Général d’Indochine, il devient président de la République le 13 juin 1931 et sera assassiné à Paris le 6 mai 1932 par l’anarchiste Paul Gorguloff. Avant de porter le nom de Paul Doumer, la rue que vous empruntez s’appelait rue des tanneurs en témoignage de la forte présence de tanneries dans le secteur.

 

MAISON DE NAISSANCE DE PAUL DOUMER

Au bout de la rue Paul Doumer, tournez à droite en direction du parking du Gravier. Sur votre droite, se dresse l’Hôtel du Département et au centre du carrefour, la statue d’Alexis Delzons, fils d’Antoine Delzons président du Présidial. Né en mars 1775, il s’engage dès l’âge de 16 ans et devient l’un des soldats de la compagnie des volontaires du Cantal. Grâce à ses états d’armes, il est fait Baron d’Empire en 1808. Il tombera sous les feux de l’ennemi lors de la campagne de Russie en octobre 1809. Sa statue est inaugurée le 24 juin 1883 en présence notamment de Pasteur et du Général Boulanger.

 

LES HAUT LIEUX DU VIEIL AURILLAC / STATUE DU PAPE GERBERT

Après avoir remonté le cours Monthyon et admiré le kiosque à musique, vous longez le bâtiment de la Préfecture, édifice d’Empire inauguré en 1807 avant de découvrir, face à vous, la statue de Gerbert. Ce monument inauguré en 1851, rend hommage au jeune pâtre, élève brillant de l’Abbaye de Saint Géraud. Il va devenir un grand érudit de son temps, précepteur de grand personnages, faiseur de rois avant de revêtir l’habit de Pape sous le nom de Sylvestre II le 9 avril 999. Il décèdera à Rome en 1003. Son action et son influence sur l’occident de l’an 1000 sont peu connues des aurillacois. Gerbert était à la fois philosophe, savant et mathématicien. C’est à lui que l’on doit entre autres, l’introduction des chiffres arabes en Europe.

BERGES DE LA JORDANNE

Non loin de la statue de Gerbert, vous admirez la colonne Monthyon en hommage au Baron du même nom, intendant d’Auvergne en 1768, connu pour avoir travaillé à l’embellissement des villes de la région. Derrière cette colonne, découvrez l’ancien lavoir, parfaitement conservé, dernier témoin de la présence du canal qui longeait le cours Monthyon. A votre droite, le pont Rouge. Empruntez le afin d’admirer la vue la plus photographiée de la cité : les vieilles maisons sur la Jordanne situées entre la rivière et le clocher de Saint Géraud que vous apercevez en fond. Construites après la destruction du mur d’enceinte, elles sont devenues des incontournables de l’iconographie locale. Continuez votre chemin jusqu’au pont du Buis et tentez d’apercevoir au loin, le château Saint Etienne, demeure du fondateur de la ville.

ST GÉRAUD

Vous empruntez pendant une centaine de mètres le boulevard du Pavatou avant de bifurquer vers la gauche en direction du vieil Aurillac. Vous arrivez au pied du clocher de l’Abbatiale Saint Géraud. Aurillac est née ici, autour d’une abbaye bénédictine, fondée vers 885 par le comte Géraud. Maintes fois restaurée, l’église actuelle arbore ce clocher édifié à la fin du 19ème siècle et qui vient d’être entièrement restauré. Très fréquentée en son temps en raison de miracles qui auraient eu lieu autour du tombeau de Géraud, l’abbaye d’Aurillac, centre intellectuel réputé au Moyen Age, était aussi célèbre pour son enseignement et sa bibliothèque. Son élève le plus connu est Gerbert devenu Pape sous le nom de Sylvestre II.

PLACE DU SALUT

Après avoir admiré le caractère moyenâgeux de la place, vous descendez la rue du Monastère puis la rue des Forgerons. Vous allez découvrir la place du Salut. La création de cette place est récente. Le 29 juillet 1964, vers 8h40, une terrible explosion retentit dans le cœur de la cité. Un immeuble est soufflé par une fuite de gaz. La présence d’une armurerie et de munitions dans cet immeuble va accélérer et nourrir le brasier. Le bilan est lourd. Trois personnes sont décédées dans l’incendie. Les restes de l’immeuble seront évacués en 1968 et en 1976, la municipalité rachète le foncier pour y créer une place. Récemment, la Ville d’Aurillac a procédé à d’importants travaux qui renforcent considérablement l’attractivité du lieu.

HÔTEL DE VILLE

Vous remontez la rue de l’Hôtel de Ville en direction de la place du même nom pour découvrir la maison communale. Ce vaste bâtiment rectangulaire est construit entre 1801 et 1806 en lieu et place de l’ancienne église Notre Dame. Entièrement rénové il y a quelques années, l’Hôtel de Ville arbore désormais une couleur orangée et chatoyante. Certains services de la Ville accueillant du public y sont installés comme l’Etat Civil. Avec la salle du conseil municipal et celle des mariages, il demeure un bâtiment symbolique de la vie de la cité. Dans un souci de transparence de la vie publique, la municipalité a souhaité offrir la possibilité aux Aurillacois de suivre la totalité des débats des séances des conseils municipaux sur internet.

LES HAUT LIEUX DU VIEIL AURILLAC

Ensuite, poursuivez votre chemin par la rue Marchande avant de tourner à gauche vers la rue de la Coste. Vous y découvrez en premier la Maison Consulaire. Cet Hôtel des Consuls marque en réalité la limite entre l’ancienne enceinte de la ville et ce que l’on appelle à l’époque la « ville nouvelle ». Juste au dessus de la Maison Consulaire se dresse le théâtre municipal. D’abord couvent puis salle électorale, le lieu devient théâtre de 1807 à 1809 après de coûteux travaux. Un premier incendie le détruit en 1881. En 1883, le nouveau théâtre est inauguré. Il est fermé en 1947 pour des raisons de sécurité. Il ne rouvrira qu’en février 1971. Le 3 décembre 1999, il est à nouveau entièrement détruit par un incendie. Totalement reconstruit, il accueille depuis les années 2000 les spectacles de la saison culturelle.

En remontant la rue vers la place d’Aurinques, vous découvrez les bureaux municipaux ainsi que  l’ancien présidial (tribunal de justice de l’ancien régime).

PLACE D’AURINQUES

Vous arrivez sur la place d’Aurinques, ancienne porte de la ville. C’est ici que les marchands en provenance du Limousin dételaient leur charrettes, les rues de la cité étant trop étroites. Naturellement, de nombreuses auberges étaient installées sur cette place comme l’ancienne auberge du Lion d’or, devenue immeuble locatif et situé tout en haut de la place. Au 18ème siècle, le marché aux chevaux s’installe à Aurinques alors que la porte s’écroule en 1770. La chapelle d’Aurinques que vous découvrez à la sortie de la rue de la Coste fut construite sous le règne du roi Henri IV pour commémorer la délivrance de la ville assaillie pour les huguenots en 1581. D’ailleurs, une trompette prise aux Huguenots est conservée dans la chapelle. « Le Montmartre » d’Aurillac s’est érigé en commune libre à la Libération. L’association continue d’ailleurs aujourd’hui de proposer des manifestations pour animer le quartier.

LES HAUT LIEUX DU VIEIL AURILLAC / SQUARE VERMENOUZE

 

Descendez la rue du président Delzons (ancienne rue des fossés) qui vous amène sur la place du Square Vermenouze. Modernisée il y a quelques années et rendue en grande partie aux piétons, elle constitue encore aujourd’hui le cœur de la ville. La place du Square est bâtie autour d’un jardin dessiné par l’ingénieur Adolphe Alphand en 1877. Lieu incontournable de détente et de promenade des aurillacois, la place et le jardin accueillent également la statue des Droits de l’Homme inaugurée en 1898 et le monument aux morts de la ville. Il est impossible ici d’ignorer la présence de l’église Notre Dame aux Neiges, ancienne église des Cordeliers, construite en 1245. Souvent remaniée et seul vestige de l’ancien couvent, sa visite vous amène dans la rue des Carmes qui vous reconduit vers votre point de départ.

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