1) Le concours Europan, l’origine du projet (2017)
2) Le programme d’aménagement du site Europan (2019)
3) La démolition du site Engie (2024)
4) La dépollution du site Engie (2024)
5) Une large participation de tous les acteurs (2025)
6) Les scénarios d’aménagement
1) Le concours Europan, l’origine du projet
Pour restaurer un dialogue entre la ville et sa rivière…
Dans le cadre de la session 14 du concours d’architectes Europan, la commune d’Aurillac a proposé le site du Foirail, étendu sur 7,5 hectares et situé en plein cœur de ville. Le long de la Jordanne, ce lieu intègre plusieurs espaces majeures permettant une réflexion sur le devenir et la revitalisation du centre ancien.
En participant à ce concours d’idées destiné aux architectes, urbanistes et paysagistes européens de moins de 40 ans, la Municipalité d’Aurillac a souhaité réfléchir au devenir d’un quartier situé en cœur de ville, où le prochain départ de la société ERDF va laisser une friche industrielle de plus de 9 000 m².
Carte blanche était donc laissée aux candidats pour dessiner une partie de l’Aurillac de demain. Parmi les 32 projets déposés, le jury européen du concours, composé de professionnels de l’architecture, a présélectionné cinq lauréats potentiels. À l’issue de cette première étape, le maire d’Aurillac a tenu à exposer aux Écuries des Carmes les cinq esquisses encore en compétition afin de solliciter l’avis des Aurillacois sur leur vision de l’avenir d’Aurillac.
Comme beaucoup de villes moyennes, Aurillac subit un phénomène de désertification de son centre-ville au bénéfice des espaces péri-urbains. Aussi, afin d’inverser cette tendance, la Municipalité d’Aurillac a souhaité proposer à la réflexion du concours d’architectes Europan un périmètre de réflexion composé du parking du Foirail, de la friche industrielle Engie, du cours d’Angoulême et du parking du Gravier.
À travers ce concours d’idées, l’objectif de la Municipalité d’Aurillac est de redonner une vocation multifonctionnelle à un secteur vampirisé par le stationnement depuis plusieurs décennies et de permettre une redynamisation de l’hypercentre en réinvestissant l’espace urbain.
Questions à Pierre Mathonier, maire d’Aurillac
• Qu’est-ce que le concours Europan peut apporter à Aurillac ?
Pour la ville d’Aurillac, c’est la possibilité de bénéficier de propositions innovants pour lesquels elle peut éventuellement passer à une phase d’études urbaines ou à une phase de réalisation concrète des projets. Le centre-ville d’Aurillac présente trois thématiques fortes : la reconquête de l’habitat, le développement de commerces et l’affirmation de notre commune comme ville culturelle et touristique. Pour ces jeunes architectes, le site d’Aurillac est une vaste zone où tous les projets sont encore à ce stade envisageables.
• Que retenez-vous des propositions émises par les candidats ?
Les trois projets sont très différents avec des originalités affirmées sur le plan architectural, paysager, environnemental, social et humain. Aurillac a plusieurs défis à relever pour son avenir. Tout d’abord, la politique d’urbanisme et d’action volontariste en faveur du développement économique doit permettre de renforcer l’attractivité de la ville pour attirer de nouvelles populations. Une action forte a également été engagée pour redynamiser le centre-ville, dont la reconquête est une des priorités de la Municipalité : rénovation du marché couvert, travail sur des îlots intéressants en termes de rénovation ou de démolition-reconstruction, poursuite de l’OPAH-RU et de l’action sur le commerce de centre-ville… C’est dans cet esprit de réappropriation de l’hypercentre que l’équipe municipale a souhaité candidater au concours Europan. Chacun des projets lauréats est susceptible d’amener des réponses à notre problématique.
• Quelles vont être les suites dans les mois à venir ?
Plutôt que de choisir un projet parmi les trois lauréats, les élus municipaux ont fait le choix de proposer aux trois équipes d’architectes de s’unir et de travailler ensemble sur la base d’un scénario coconstruit avec tous les acteurs du dossier. On souhaite faire appel à la capacité de ces jeunes à s’impliquer dans la pensée contemporaine de la ville pour parvenir à une stratégie d’innovation et d’avenir de notre cœur de ville.
Un concours, deux jurys
Désireuse d’impliquer les Aurillacois dans ce projet, la Municipalité d’Aurillac a proposé aux visiteurs de l’exposition de désigner leur projet préféré. Avec 88 voix, l’équipe d’architectes Savoir terre a remporté les suffrages suivis par Le Grand Parc de La Jordanne, À cours et à jardins, Panoplie et enfin Terminus Archipelago.
Un résultat différent de la décision définitive du jury européen, qui a finalement proposé le podium suivant : Le Grand parc de la Jordanne, Panoplie et Savoir terre.
Pour le jury, ces trois projets font apparaître l’intérêt des équipes de créer des synergies entre nature et artefact, introduisant la question des cycles et des risques naturels dans la gestion de la ville, et en misant sur des effets de résilience pour réparer les erreurs urbaines du passé.
Ces projets s’appuient sur les ressources locales pour penser un urbanisme durable et restructurer les mobilités. À noter, la création de typologies inédites pour permettre une mixité des usages et une diversité des pratiques des citadins.
L’enjeu des projets est aussi de proposer des processus qui créent des synergies entre production, domaines public et privé, en permettant un droit à l’initiative par les citadins et en favorisant les pratiques collaboratives.
Le détail des projets lauréats
2) Le programme d’aménagement du site Europan
Aussi, depuis quelques mois, à la demande de Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, les trois équipes lauréates du concours Europan ont engagé une réflexion conjointe et collaborative sur le devenir de ce quartier. Ce travail doit permettre de dégager une vision commune et partagée pour le site de projet.
En effet, au-delà du premier rendu présenté par les équipes lauréates, le maire souhaite désormais travailler sur des éléments concrets de programmation de ce périmètre.
À partir d’un cahier des charges, il a été demandé aux équipes d’architectes de réfléchir à un programme opération d’aménagement du site Europan autour des axes suivants :
– donner une nouvelle dimension touristique et économique au secteur Foirail / Engie (accueil potentiel de la Maison du Cantal et des A.O.P. fromagères du Massif Central, relocalisation partielle ou totale des musées municipaux (Musée d’Art et d’Archéologie et Muséum des Volcans), Office de Tourisme, espace de restauration…),
– requalifier les secteurs du Gravier, du Cours Monthyon et de la place Gerbert en travaillant la vocation porte d’entrée de ville de ces secteurs afin de casser l’emprise physique des zones de stationnement actuelles,
– proposer un nouveau lien avec la rivière La Jordanne, notamment sur les secteurs du cours d’Angoulême et du parking du Gravier.
Par ailleurs, la réflexion doit également permettre de faciliter les liaisons entre le projet Europan et les projets structurants périphériques : îlot Baldeyrou (lutte contre l’habitat indigne et maintien de la Poste en centre-ville), îlot des frères Charmes (locomotive commerciale qui accueillera deux enseignes nationales), îlot Gerbert (projet immobilier d’habitat participatif et aménagement de la place), valorisation du site patrimonial Saint-Géraud (volonté de faire revivre le quartier historique de la ville), réappropriation des berges de la Jordanne par une promenade…
Au regard de l’ambition souhaitée par l’équipe municipale, le secteur Foirail / Engie présente l’enjeu de constituer un quartier diversifié portant une programmation mixte autour de la culture, du terroir et de l’habitat.
Cette opération de reconquête du centre ancien a naturellement été intégrée à la convention Action Cœur de Ville.
Soucieuse de voir avancer dans les meilleurs délais ce projet majeur pour l’avenir de la cité, la ville d’Aurillac devrait acquérir d’ici la fin de l’année la friche industrielle Engie et la Maison du Bénévolat.
3) La démolition du site ENGIE
Mercredi 11 octobre, Pierre Mathonier, entouré de son équipe et en présence de partenaires économique et touristique, a officiellement ouvert le chantier de démolition de la friche industrielle Engie. S’il s’agit dans un premier temps de faire place nette et… propre sur la friche industrielle Engie, la finalité reste bien sûr une réalisation marquante sur ce site exceptionnel, en réponse aux maisons de la Jordanne, véritable carte postale d’Aurillac.
Pour le premier magistrat « C’est un projet qui dépasse les femmes et les hommes parce qu’avec le pôle d’excellence, il s’agit des grands projets qui préparent l’Aurillac de demain en contribuant à son attractivité ».
Le chantier de démolition et de dépollution de la Friche Engie conduit par la Ville d’Aurillac s’élève à 6,9 millions €. Il a reçu le soutien financier de Engie pour 2 800 000 €, de l’ADEME pour 1 820 000 € et de l’État avec le fonds friche pour 1 260 000€.
Pour la remise en état du site
Déconstruire les bâtiments, notamment celui de l’ex DSV chargé en amiante, puis effacer le passé industriel du site Engie qui, rappelons-le, était jusque dans les années 60 une usine de production de gaz de houille, nécessitent un ensemble de précautions. Ce chantier sensible dans les domaines de la protection de l’environnement et de la santé publique a été confié aux entreprises Antéa Group et Buesa.
La déconstruction des bâtiments s’inscrit dans un phasage en 3 temps. Le curage tout d’abord, intervention manuelle qui consiste à démonter un à un les éléments attachés au bâtiment, un escalier métallique, les portes et fenêtres… tous ces éléments seront triés au fur et à mesure de leur démontage puis acheminés vers les filières de recyclage.
Le désamiantage ensuite pour l’ex DSV. Rappelons que le matériau hautement toxique est interdit en France depuis 1997. La sécurité est donc de mise pour mieux contenir les risques : Confinement des volumes à désamianter, combinaisons étanches, gants et masques obligatoires, temps d’intervention des ouvriers limité et contrôlé. Nous l’aurons compris, c’est dans le respect d’un protocole drastique que le démantèlement des matériaux dangereux est exécuté, matériaux qui seront gardés dans un espace lui-même confiné et protégé.
Ce n’est qu’après ces étapes que les pelles mécaniques entreront en action pour la déconstruction des murs. Les gravats qui joueront un rôle précis ultérieurement sont stockés sur le site.
Un chantier exemplaire du point de vue du développement durable
La déconstruction des bâtiments a été l’objet d’attentions toutes particulières puisque des matériaux ont pu retrouver une deuxième vie lorsque leurs qualités techniques le permettaient. Les gravats de la démolition sont stockés sur place et seront concassés en granulat pour la phase finale de remodelage du site. Des mesures environnementales seront prises tout au long de la phase de dépollution du chantier par un bureau d’études indépendant.
4) La dépollution du terrain
Les marchés publics ont désigné l’entreprise en charge de la dépollution des sols marqués par l’activité industrielle. Sous des tentes dressées, les pelles mécaniques décaissent le site à 6 mètres de profondeur… L’excavation à cette profondeur doit permettre au sol de retrouver sa virginité. Du moins c’est l’hypothèse émise à ce jour que les analyses, réalisées régulièrement sur la qualité des sols et de l’eau, devront confirmer. Si la réalité en est tout autre, il faudra creuser plus bas… Quant à la présence des tentes, c’est pour contenir les effluves, nauséabonds, des gaz libérés par l’opération. Une précision importante, ces gaz ne présentent pas de danger sanitaire pour la population.
Les riverains concertés sur la dépollution
Alain Coudon, adjoint en charge de l’aménagement urbain, a conduit une réunion des riverains pour traiter de la conduite du chantier de démolition et de dépollution et des contraintes qu’il pourrait engendrer. Parmi elles, il est probable que des nuisances olfactives apparaissent lors de la phase de dépollution. Elles ont été évoquées lors de cette réunion publique tout en indiquant que ces nuisances ne présenteraient aucun risque sanitaire.
5) Une large participation des tous les acteurs du projet
L’aménagement futur de la friche Engie s’inscrit dans la volonté de la Ville d’étendre son cœur de cité à la rive gauche de la Jordanne. « On peut qualifier de rare qu’un site de cette qualité soit disponible à l’aménagement. On fait face à la carte postale d’Aurillac, notre responsabilité collective est de ne pas se louper» précise Pierre-Paul Cursolle architecte pour le groupement ACLAA.
Face à l’enjeu, l’objectif est de n’exclure aucune hypothèse d’aménagement en recueillant un maximum de contributions des élus, des acteurs locaux, des habitants, des instances participatives et des techniciens.
Faire participer pour recueillir la parole du plus grand nombre
Plusieurs ateliers participatifs et temps forts ont été organisés dans le but de recueillir la parole de toutes les parties concernées par ce projet urbain essentiel pour Aurillac :
5.1) Le comité technique
5.2) Le comité de pilotage
5.3) Les instances participatives
5.4) La commission réunie (le conseil municipal)
5.5) Le forum du projet
5.6) Les ateliers participatifs des habitants
5.1) Le comité technique
Composé d’élus et de techniciens, le comité technique a été consulté durant le printemps lors de plusieurs temps spécifiques conduits sous la forme d’ateliers participatifs qui ont permis de tester des hypothèses d’aménagements et de recueillir la parole sur le futur cours d’Angoulême.
5.3) Les instances participatives
Les instances participatives regroupant les conseils de quartiers, le CCTE, le CMEJ ont été consultées. Plusieurs générations d’Aurillacois(es) sont représentées dans ces différentes instances, ce qui a donné lieu à des échanges d’une grande richesse.
5.4) La commission réunie (le conseil municipal)
Présidée par le maire d’Aurillac, cette commission dont la vocation était de permettre aux 35 élus du conseil municipal d’échanger autour des propositions des architectes, a été riche d’enseignements.
La commission s’est déroulée en 2 temps : un temps de présentation du travail réalisé par les architectes, suivi d’un temps d’échanges entre élus et architectes.
Les architectes ont présenté leur travail aux élus à partir de 3 scénarios balayant toutes les possibilités d’aménagements depuis l’hypothèse la plus végétalisée, jusqu’à l’hypothèse la plus bâtie. Ces 3 scénarios sont présentés aux habitants lors du forum du projet du 5 Juin à 18 heures.
Quelques interventions d’élus relevées durant les échanges :
« il faut qu’on arrive à attirer de nouveaux habitants à Aurillac » ;
« on sera tous d’accord pour dire qu’il faut du stationnement » ;
« à ce stade de la réflexion j’ai le souci du budget car ce sont les Aurillacois qui devront porter les coûts de fonctionnement » ; »le budget stationnement ne permet pas de supporter le coût de construction d’un parking sans recettes derrière, c’est une réalité » ;
« j’aime bien l’idée de privilégier les espaces verts pour les habitants du centre-ville » ;
« la destination touristique du site est forte avec le quartier St Géraud réhabilité et une place Gerbert refaite » ;
« une grande Halle de loisirs si et seulement si elle relève d’un investissement privé car je mesure les coûts de fonctionnement d’un tel équipement » ;
« l’Office du tourisme face aux maisons de la Jordanne est une belle idée » ;
« un parking de 300 places en silo peut avoir un impact visuel limité »…
5.5) Le forum du projet
Les Aurillacois(es) sont invités au forum du projet Jeudi 5 juin à 18 heures sur le site du cours d’Angoulême pour une présentation des projets de scénarios d’aménagements et les ateliers participatifs qui permettront aux habitants d’améliorer ces projets.
5.6) Les ateliers participatifs des habitants
La parole des habitants, riverains du site d’Angoulême et Aurillacois(es) plus généralement sera recueillie durant tout l’été lors des rendez-vous de l’été à Aurillac.
Ce projet urbain se construira en engageant une démarche partenariale et participative en plusieurs étapes.
Le programme des rendez-vous participatifs de l’été (en direction de tous les Aurillacois(es)
• Fin mai dans le cadre d’un porte à porte vers les riverains du projet
• 05 Juin : un Forum du projet invitant les habitants à découvrir le site et à coconstruire le projet à partir d’ateliers participatifs
• 04 et 05 Juillet : Aux Goudots Gourmands, Ateliers de programmation du cours d’Angoulême à destination des familles
• 17 et 18 Juillet : Ateliers participatifs «famille» à l’îlot Z’Enfants, Chasse au trésor dans le quartier… et ateliers de programmation du cours d’Angoulême
• Fin Juillet/début Août (dates à préciser) : Chantier de construction d’un belvédère d’observation sur l’ancienne friche Engie avec le centre social du Cap blanc
• 20 et 21 Septembre : Ateliers de travail sur les ambiances architecturales et paysagères du quartier au salon de l’habitat (stand de la Ville d’Aurillac)
• Octobre (date à fixer) : Réunion publique de présentation du projet coconstruit avec les partenaires et les habitants
Contact et renseignements : cours.angouleme@aurillac.fr