Un budget qui s’adapte à la crise sanitaire

Jeudi 7 mai, les élus municipaux, réunis en visioconférence, crise sanitaire oblige, ont adopté le budget primitif 2020 de la Ville d’Aurillac. Dans un contexte inédit et durable, l’équipe municipale a dû ajuster son budget afin de prendre en considération l’impact du Covid-19 et les mesures envisagées pour soutenir la reprise économique. Présentation.

 

Après avoir présenté ses orientations budgétaires 2020 lors du conseil municipal du 13 février, la Municipalité d’Aurillac avait décidé de repousser la discussion sur le budget primitif après les élections municipales prévus les 15 et 22 mars 2020. Une décision conduite par la volonté de laisser l’équipe municipale issue des urnes proposer son propre budget.

Seulement, le confinement décrété par le Président de la République, lors de son allocution du 16 mars, a entraîné l’annulation du second tour du scrutin municipal. Une décision qui a de facto prolongé le mandat de la majorité en place.

Ainsi, après deux mois de crise sanitaire et face à l’incertitude sur le nouveau calendrier électoral, l’équipe municipale a choisi de procéder au vote du budget primitif 2020 de la Ville d’Aurillac. Un budget qui concilie politique d’investissement ambitieuse et prise en considération des mesures d’urgence liées au Covid-19. Il présente notamment un important volet de soutien à la reprise économique par différents leviers financiers

Questions à Pierre Mathonier,
maire d’Aurillac

Face à la crise sanitaire que traverse notre pays, quelles priorités ont finalement prévalu à la réalisation du budget 2020 ?

Les orientations budgétaires présentées en février dernier demeurent naturellement toujours d’actualité. Le budget 2020 reste donc fidèle aux valeurs de solidarité, de vivre-ensemble et de justice sociale de l’équipe municipale. Sur le plan budgétaire, les objectifs de maîtrise des dépenses de fonctionnement, de stabilité des taux d’imposition, de poursuite du désendettement et de développement de la ville par des investissements conséquents, perdurent. Ainsi, comme chaque année depuis 2014, ce budget se veut responsable, solidaire et ambitieux. Cependant, la crise sanitaire actuelle a des conséquences directes et très concrètes sur la vie de la collectivité. Aussi, malgré la possibilité d’adopter le budget primitif jusqu’au 31 juillet prochain, il m’est apparu indispensable de le voter rapidement. En effet, s’il est aujourd’hui difficile de mesurer avec précision les impacts du Covid-19, il est évident qu’ils sont violents. Dans ce contexte, la collectivité, à travers un budget adapté, doit prendre toute sa place dans l’accompagnement des populations les plus fragiles et du monde économique.

Quelles sont les mesures concrètes prises par la Municipalité d’Aurillac en lien avec le Covid-19 ?

Après deux mois de confinement, de nombreux commerces sont en grande difficulté. Aussi, j’ai souhaité qu’un plan global de soutien à la reprise économique soit défini. Tout d’abord, la Ville d’Aurillac a décidé d’exonérer les cafés, hôtels et restaurants de l’intégralité de leurs droits de terrasse 2020, ce qui représente 80.000 euros pour environ 200 commerçants. De plus, elle a mis en oeuvre un dispositif d’aides d’urgence aux entreprises afin de favoriser la redynamisation économique de la commune. Pour cela, une dotation exceptionnelle de 400.000 euros a été votée. De plus, les parcs fermés de stationnement sont restés gratuits jusqu’au 18 mai et la voirie demeurera gratuite jusqu’au 2 juin. Par ailleurs, 10.000 tickets d’une heure de stationnement seront offerts aux commerçants afin de les distribuer à leurs clients. Ces mesures sont des choix politiques forts, qui ont nécessité de dégager des économies conséquentes. Je tiens également à souligner que la Ville d’Aurillac a consenti une subvention complémentaire de 50.000 euros au Centre Communal d’Action Sociale pour l’attribution de chèques alimentaires. Enfin, 20.000 masques en tissu lavable ont été distribués aux Aurillacois pour un coût de fabrication et de distribution proche de 70.000 euros.

UN BUDGET qui s’adapte à la crise sanitaire

Voté également le 7 mai dernier, le compte administratif 2019 de la commune traduit une situation financière saine et rigoureuse. Depuis 2014, les choix politiques sont pris dans le plus strict respect des capacités financières municipales. Ainsi, exercice après exercice, cette gestion responsable a permis d’aborder les budgets primitifs successifs sans handicap particulier.

De mesures de gestion très strictes ont été appliquées en section de fonctionnement, notamment pour lutter contre la baisse des dotations de l’État et contre l’effet ciseaux inhérent, sans porter atteinte à la qualité du service rendu à la population, n’y toucher au levier fiscal, et en poursuivant l’application du programme électoral confié par les Aurillacois en 2014.

Cette gestion rigoureuse doit rester de mise sur les exercices à venir afin de dégager une épargne brute satisfaisante pour continuer à mener une politique d’investissement ambitieuse et poursuivre le désendettement communal.

Une épargne brute rétablie

Indicateur de santé financière, l’épargne brute exprime la capacité de la Ville d’Aurillac à autofinancer une partie de ses investissements. En chute depuis 2013, du fait de la baisse drastique des dotations de l’État aux collectivités locales, ce ratio a repris depuis 2017 une évolution à la hausse grâce aux efforts de gestion consentis par l’équipe municipale.

Un désendettement constant et continu

Au cours de ce mandat, l’encours de la dette aura diminué de près de 10 millions d’euros, soit de plus d’un tiers. Cette évolution permet d’aborder l’avenir sans obérer les exercices futurs. Il est à noter que cette forte diminution de l’encours de la dette ne s’est pas faite au détriment du volume d’équipements.

Un niveau d’investissement conséquent en soutien à l’activité économique locale

Depuis 2014, la Municipalité d’Aurillac a accordé une priorité absolue au soutien à l’économie locale par le portage de nombreux projets structurants.
Aussi, sous ce mandat, grâce à des efforts budgétaires conséquents et à une contractualisation exceptionnelle, près de 50 millions d’euros ont été injectés dans l’économie locale.

Ces dépenses d’équipement ont permis la réalisation de projets structurants, indispensables au développement de la commune et à celui de son bassin de vie.

Un budget d’investissement conséquent à hauteur de 10,51 millions d’euros.

Bâtiments et accessibilité

4,19 millions d’euros dont 1,25 million d’euros pour la Maison de la Fraternité (réhabilitation de l’ancienne caserne Méallet de Cours), 1,5 million d’euros pour l’aménagement du site Vivacité à Marmiers (transfert du centre social de Marmiers à l’ancienne école de Marmiers), 330.000 euros pour l’isolation thermique du groupe scolaire de Belbex, 519.000 euros pour la mise en accessibilité des bâtiments municipaux…

Urbanisme et rénovation urbaine

1,43 million d’euros dont 275.000 euros pour l’opération façades de l’îlot Saint-Géraud,
100.000 euros pour l’opération de restauration immobilière de l’îlot Baldeyrou, 400.000 euros pour le soutien à la reprise économique…

Aménagement et environnement

3,31 millions d’euros, dont 800.000 euros pour la valorisation du site patrimonial de Saint-Géraud,
1,64 million d’euros pour l’entretien et la réfection de chaussée, 300.000 euros pour la réfection des allées du centre commercial de Marmiers et 300.000 euros pour la création d’un chemin piétonnier entre l’avenue Georges Pompidou et la plaine des jeux de la Ponétie.

Sports

179.000 euros, dont 35.000 euros pour l’achat d’un décompacteur pour les terrains de sport, 30.000 euros pour l’acquisition de tribunes rétractables pour le gymnase de la Jordanne…

Affaires culturelles

117.300 euros, dont 20.000 euros pour la restauration de l’orgue de l’abbatiale Saint-Géraud et 35.000 euros pour la réalisation d’une étude muséale. Par ailleurs, sur le secteur bâtiments et accessibilité, 100.000 euros sont inscrits pour des travaux de confortement sur l’abbatiale Saint-Géraud.

Administration

117.800 euros, dont 70.300 euros pour l’entretien des cimetières

Animation vie des quartiers

71.790 euros, dont 60.000 euros pour les projets des conseils de quartier.

Éducation et petite enfance

54.570 euros pour du mobilier et du matériel scolaires et petite enfance. Par ailleurs, 330.000 euros ont été inscrits sur le secteur bâtiments et accessibilité pour l’isolation thermique du groupe scolaire de Belbex.

C.T.M. et services de proximité

610.800 euros, dont 462.500 euros pour le renouvellement et l’entretien du parc automobile, 60.400 euros pour le matériel ou l’outillage de la propreté urbaine…

Direction des services informatiques

357.700 euros, dont 176.100 euros pour l’informatique dans les écoles, 57.700 euros pour la sécurisation du réseau et l’achat de logiciels…

Accueil, population et domaine public

69.500 euros, dont 30.000 euros pour les opérations de Noël.