Un échaffaudage spectaculaire a pris place dans la nef

En 2017, un diagnostic réalisé par Stefan Manciulescu, architecte en chef des monuments historiques, a mis en évidence la présence de graves désordres susceptibles de compromettre la stabilité de l’édifice. Aussi, depuis quelques mois, des travaux d’urgence et d’envergure sont en cours pour mettre en sécurité l’abbatiale.

Pour Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, « l’abbatiale Saint-Géraud est une des plus anciennes abbayes bénédictines, qui a notamment influencé la fondation de Cluny. Pour l’équipe municipale, il était hors de question de ne pas intervenir sur un bâtiment qui a fait et fait encore l’histoire de la ville ».

Après la restauration complète du clocher en 2012 et 2013, des premiers travaux d’urgence (phase 00) ont été entrepris de janvier à juin 2019 pour notamment mettre hors d’eau l’édifice, inspecter les voûtes et stabiliser de façon provisoire la charpente du grand comble (en attendant sa restauration).
Depuis quelques mois, une seconde phase (phase 0) poursuit le chantier avec l’objectif de stabiliser les désordres les plus graves, dans l’attente des travaux de restauration proprement dits.

« Ces travaux consistent pour l’essentiel à étayer les maçonneries en équilibre précaire, conforter les maçonneries affaiblies, purger les enduits décollés, assurer un entretien général des couvertures, déposer en conservation soignée les vitraux, mettre en conformité l’électricité et stabiliser les murets de soutènement au pied du clocher », précise Laurence Moliner, directrice adjoint à la direction Bâtiments de la ville d’Aurillac.
Pour réaliser ces travaux, un échafaudage de trente tonnes d’acier et de trente mètres de haut occupe toute la nef de l’abbatiale, naturellement fermée au public pour des raisons évidentes de sécurité.

Cette seconde phase d’interventions va également permettre de préparer les futurs travaux de restauration à travers la réalisation d’investigations complémentaires comme une étude géotechnique, des investigations archéologiques ou encore une étude des vestiges de mortiers et décors peints.

Le coût de ces travaux d’urgence (phases 00 et 0) est estimé à 800.000 € H.T. La ville d’Aurillac bénéficiera, dans le cadre du plan de relance, d’un soutien financier de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Des subventions ont également été sollicitées auprès du conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes et du Conseil départemental du Cantal.

Viendront ensuite quatre phases de travaux, prévus sur une dizaine d’années, pour assurer la restauration de la croisée, du transept et du chœur ; la restauration du chevet et des chapelles ; la restauration de la nef et des bas-côtés ; les travaux intérieurs.

Au regard du coût prévisionnel (5,2 millions d’euros H.T.) de ces travaux de restauration, le phasage n’est à ce jour pas encore connu et sera déterminé en fonction des subventions obtenues par la ville d’Aurillac auprès de ses partenaires institutionnels.

« La ville d’Aurillac ne peut en effet porter seule un investissement d’une telle ampleur », conclut Pierre Mathonier.

Bâchage des abords de la nef afin d’isoler le chantier en cours
Les tailleurs de pierre à pied d’oeuvre
Des fissures extérieures sur l’édifice suscpetibles de compromettre sa stabilité
Share This