La mise au jour des vestiges de l’abbaye Saint-Géraud a permis la découverte de nombreux objets archéologiques qualifiés de remarquables. Parmi ces éléments sortis de terre, la ville d’Aurillac a décidé de confier à des chercheurs la restauration de deux sarcophages monoxyles (cercueils réalisés dans une pièce unique de bois qui pourraient dater de l’époque carolingienne).

À l’automne 2013, des fouilles archéologiques préventives autour de l’abbatiale Saint-Géraud ont révélé les vestiges de l’abbaye fondatrice d’Aurillac. Outre cette exceptionnelle découverte, les archéologues ont également mis au jour des milliers d’objets, véritables témoins du lointain passé de notre cité. Afin de décider de l’avenir de ces éléments inestimables, leur liste a récemment été transmise au Service Régional d’Archéologie (SRA), qui dépend de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Auvergne-Rhône-Alpes. Une partie pourrait rejoindre les collections des musées aurillacois. Une éventualité d’ores et déjà anticipée par la Municipalité d’Aurillac, qui a intégré dans sa réflexion sur le devenir de ses musées la mise en valeur de ces objets.

Le site patrimonial Saint-Géraud a notamment fait apparaître une concentration unique en Europe de sarcophages monoxyles. Dès leur découverte, deux d’entre eux ont été transférés au laboratoire ARC Nucléart de Grenoble. Situé sur le site du Commissariat a l’Énergie Atomique, ce groupement indépendant est dédié à la conservation, à la restauration et à la protection des objets archéologiques en bois et en cuir. Gorgés d’eau, ces deux sarcophages ont fait l’objet d’un traitement par imprégnation au PolyEthylène Glycol (PEG) suivie d’une lyophilisation afin de les assécher. Cette technique va permettre une conservation optimale de ces deux pièces et surtout leur présentation à l’air libre.

En avril dernier, Anne Soula, conseillère municipale déléguée à la médiation culturelle, Emmanuelle Huet, directrice des affaires culturelles et des musées, Sophie Sizabuire, directrice adjointe des musées, et Élise Nectoux, conservatrice du patrimoine au SRA, se sont rendues à Grenoble pour faire le point sur le traitement de ces deux sarcophages et réfléchir à leur présentation future. Une exposition au grand public pourrait s’envisager au premier trimestre 2020.

1 / Visite de la délégation aurillacoise au laboratoire ARC Nucléart de Grenoble.

2 / L’un des deux sarcophages monoxyles datant probablement du carolingien.

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