Après plusieurs mois de commercialisation, le réseau de chaleur bois est officiellement lancé par la société Aurillac Chaleur Bois, filiale d’Engie Cofely. Entre les habitants- copropriétaires, les instances publiques et les entreprises aurillacoises, un grand nombre d’acteurs se sont fédérés autour de ce projet et ont été séduits par ce système économique et environnemental. Tous ont pris des engagements commerciaux qui permettent de valider les choix des tracés et d’envisager d’ores et déjà des extensions.

D’un coût de 17 millions d’euros, les travaux du futur réseau de chaleur de la ville d’Aurillac vont bientôt pouvoir débuter. La société Aurillac Chaleur Bois (ACB), filiale d’ENGIE Cofely, dédiée à la construction et à l’exploitation du réseau de chaleur, vient en effet de finaliser les souscriptions nécessaires à la mise en œuvre du projet. Les autorisations obligatoires à cette construction ont également été obtenues.

18 mois après la signature du contrat de délégation de service public, la société ACB a réussi à atteindre le niveau minimal de commercialisation nécessaire et indispensable au démarrage du projet, à savoir 23.860 kW. Cet objectif est même largement dépassé puisqu’il reste un potentiel de plus de 6.000 kW de signataires. De plus, des extensions sur le réseau principal sont envisageables. Les travaux du futur réseau de chaleur de la ville d’Aurillac vont donc pouvoir débuter dès le mois d’octobre pour une durée de 18 mois.
« La mobilisation de tous et le fort intérêt porté par les Aurillacois vont permettre, dès 2020, à plus 130 immeubles, résidences, bâtiment industriels ou tertiaires, de bénéficier de la chaleur bois distribuée par plus de 15 kilomètres de réseau depuis le site de L’Yser », explique Yves Cotten, directeur opérationnel territorial chez Engie Cofely et président de la société ACB.
Par ailleurs, ce réseau vertueux va permettre à la ville d’Aurillac d’améliorer de façon significative son bilan carbone en alimentant ce réseau par plus de 90 % d’énergie biomasse locale.
Plus de 15.000 tonnes de bois, approvisionnés par des acteurs locaux dans un rayon de moins de 100 kilomètres, seront nécessaires à l’alimentation de la production biomasse. 80 personnes devraient œuvrer au plus fort du chantier dont beaucoup seront issues du bassin aurillacois. Le Maire, Pierre Mathonier, se félicite d’ores et déjà : « ce projet propose un mode de chauffage ayant un intérêt social et plus respectueux de l’environnement : énergie moins coûteuse et moins polluante, filière bois cantalienne renforcée, construction du réseau et de la chaufferie par des entreprises locales. La Ville d’Aurillac se préoccupe de la qualité de vie de ses habitants et s’inscrit sur le long terme par la préservation de son environnement. De plus, à l’issue de cette mise en service, la chaufferie ne sera utilisée qu’à 70 %. Elle pourra donc accueillir de nouvelles extensions et faire ainsi bénéficier d’autres immeubles de cette énergie renouvelable ».
Désireuse de s’engager en faveur du développement durable, la société ACB va également procéder à l’installation de deux chaudières bois-énergie de 9,4 MW au total. Ce choix énergétique offrira une diminution des rejets de 10.500 tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent des émissions de près de 5.000 véhicules circulant dans la ville d’Aurillac sur une période d’un an.

Un nouveau signataire au réseau de chaleur bois

L’Union Immobilière des Organismes de Sécurité Sociale (UIOSS), qui regroupe la Caisse d’Allocations Familiales, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et l’Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales, a récemment validé le raccordement de son bâtiment de la rue Pierre Marty au futur réseau de chaleur bois.

Pour son directeur, Pascal Pons, « l’UIOSS doit répondre à plusieurs demandes des organismes nationaux : des économies en matière énergétique et un développement du volet environnemental. Le projet de réseau de chaleur bois combine les deux. Parallèlement, il permettra de créer de l’emploi sur le bassin aurillacois ». Autant d’arguments qui ont incité les membres du conseil d’administration à voter pour le raccordement.
« Construit en 1974, ce bâtiment a d’abord été chauffé à l’électricité avant de basculer sur une énergie fossile il y a cinq ans. Aujourd’hui, nous tendons vers une énergie renouvelable et locale et profitons du raccordement offert pour une adhésion avant le 31 août », se félicite le directeur qui envisage également une réfection de l’isolation de ce bâtiment de 6.500m² qui abrite 230 agents.

Questions à … Jacques Mazard, directeur de l’agence Mazard

Comment s’est passée la présentation du réseau de chaleur aux copropriétés dont vous assurez le syndic ?
Aurillac Chaleur Bois (ACB) et Bois énergie 15 sont venus aux assemblées générales extraordinaires que nous avons organisées pour présenter le projet de réseau thermique d’Aurillac. Nous avions treize copropriétés susceptibles d’être intéressées et toutes ont accepté la proposition faite par la société ACB.

Quels ont été les principaux arguments retenus par les copropriétaires pour adhérer ?
Pour les copropriétaires, l’intérêt économique est un avantage, mais surtout, ils notent l’absence d’entretien d’une chaudière classique. La peur d’une pénurie de bois a été soulevée plusieurs fois, mais plus par méconnaissance qu’autre chose. Tous craignaient que les forêts soient coupées alors que c’est le « bois déchet » qui est utilisé pour ce type d’équipement collectif.

Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur bois ?

Également appelé réseau de chauffage urbain, un réseau de chaleur est un chauffage central à l’échelle d’une ville. Il permet d’alimenter des bâtiments (privés, publics, industriels) en chauffage, en eau chaude sanitaire ou en process (pour l’industrie : vapeur, eau surchauffée…). Le réseau de chaleur est généralement un réseau public, qui transporte la chaleur sous forme d’eau chaude ou de vapeur dans des canalisations enterrées, comme les réseaux électriques et gaziers. Les clients se raccordent sur ce réseau pour s’approvisionner en chaleur. Cette chaleur est produite dans des installations (unités de production de chaleur ou encore chaufferies) de très grande puissance, gérées de façon industrielle avec la meilleure maîtrise possible de la combustion et des rejets dans l’atmosphère. À Aurillac, la chaufferie centrale fonctionnera à 90 % au bois.
Deux chaudières gaz pourront fonctionner en appoint / secours le cas échéant (10 %).

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